Nous sommes fans… des X-Men

Plus de 50 ans après sa création, la franchise des X-Men continue à susciter un engouement auprès de ses fans. En 2013, deux numéros de différentes séries (X-Men #1 et Uncanny X-Men #1) se sont retrouvés parmi les 10 premières positions du top 500 des comics selon Diamond Comic Distributors. Alors que le film X-Men: Days of Future Past sera bientôt sur les grands écrans, nous pouvons nous demander s’il fera plus lucratif que son prédécesseur, X-Men: First Class.

 

Le succès des X-Men au cinéma d’après Box Office Mojo

Titre Année Box-office mondial (en M$)
X-Men : The Last Stand 2006 459,4
The Wolverine 2013 414,8
X2 : X-Men United 2003 407,7
X-Men Origins : Wolverine 2009 373,1
X-Men : First Class 2011 353,6
X-Men 2000 296,3

 

Plus tôt cette année, les films de superhéros tels que Captain America : The Winter Soldier et The Amazing Spider-Man 2 ont accumulé respectivement 703 M$ et 633 M$ jusqu’à maintenant. Comment expliquer un tel succès ? Selon Joseph J. Darowski, auteur de X-Men and the Mutant Metaphor: Race and Gender in the Comic Books, le besoin d’un superhéros implique que le système est brisé :

With Superman it’s that there are threats too large for the system to handle. With Batmen it’s that there is too much crime for the system to handle. With the X-Men, it’s that there is prejudice and hatred in the world because people are different. (Darowski, 2014, p. xiii)

Les lecteurs, quelles que soient leur sexe, leur orientation sexuelle ou leur religion, arriveraient à se reconnaître à travers les mutants des X-Men, qui sont différents des autres êtres humains. Par exemple, Dale Rosenberg, qui se considère à la fois lesbienne, féministe et auteure de slash, aperçoit une similitude entre la situation des mutants et celle des gais :

What attracted me to X-Men in the first place was, in large part, the queer subtext. The mutants depicted in the X-Men comics and movies are often written in such a way that they can stand for gay men and lesbians in our society. By writing about a gay and deeply closeted Cyclops, I can deal with issues surrounding coming out and internalized homophobia more directly. (Rosenberg, 2007, p. 52)

Les difficultés rencontrées par les X-Men n’expliquent pas à elles seules le succès auprès de ses fans. Selon l’auteur Mark Millar, le contexte social aurait possiblement contribué à la popularité de ces superhéros.

The success [of the X-Men], I think, is for two reasons. The first is that, creatively, the book was close to perfect [in the 1970s and 1980s. …] But the other reason is that it was a book about being different in a culture where, for the first time in the West, being different wasn’t just accepted, but was also fashionable. I don’t think it’s a coincidence that gay rights, black rights, the empowerment of women and political correctness all happened over those twenty years and a book about outsiders trying to be accepted was almost the poster-boy for this era in American culture. (Darowski, 2014, p. 7)

Pour conclure, si on se fie au synopsis de X-Men: Days of Future Past, une partie des événements du film se déroule en 1973, année charnière sur les plans social et politique. Est-ce un retour aux sources, considérant que la relance des comics de la série a eu lieu en 1975 ? À vous de juger !