Nous sommes fans… du Moyen Âge

Cette semaine débute la série documentaire Moyen Âge Québec, qui sera diffusée sur Historia. Selon le blogue de cette chaîne télévisée, on recense plus de 50 000 Québécois adeptes du Moyen Âge. Comment est-ce possible, dites-vous ?

Prenons par exemple la Feste Médiévale de Saint-Marcellin, qui existe depuis 2002. L’an passé, cet événement a attiré plus de 10 000 visiteurs (Source). Durant la même année, le Festival médiéval de Lévis a réuni plus de 5000 personnes pour sa deuxième édition (Source). Et c’est sans compter les milliers de passionnés du Salon de la passion médiévale et historique, qui existe depuis 2001…

Comment expliquer un tel engouement ? Ces événements tireraient peut-être leurs origines des Médiévales de Québec, un rassemblement s’étant produit en 1993 et en 1995.

En dépit de leur popularité auprès de la population locale et régionale, tout autant que touristique — l’événement attire près d’un demi-million de festivaliers en 1995 —, les Médiévales de Québec connaissent des difficultés financières dès leur implantation. Ainsi, tout au cours de leur brève histoire, elles accumulent un déficit financier. (Source)

Les Fêtes de la Nouvelle-France prendront la relève, avec la popularité que nous connaissons aujourd’hui. Dans leur analyse de cet événement, Étienne Berthold et Marie-Josée Verreault ont mentionné une ressemblance entre celui-ci et les Médiévales :

À l’image des Médiévales, la mission des Fêtes de la Nouvelle-France s’appuie d’abord sur la reconstitution historique. C’est la base même de leur programmation. Cette reconstitution est susceptible de revêtir plusieurs formes : d’un univers «authentiquement repensé», comme celui de la Batterie Royale, à certains aspects des costumes des comédiens et des bénévoles. À tout coup, elle reflète le désir de diffuser une information historique crédible. (Berthold et Verrault, 2006)

La reconstitution historique ne s’applique pas seulement au Moyen Âge, mais à divers périodes. Ce besoin de crédibilité, mentionné plus tôt, se retrouve également dans ce texte de Maryline Crivello, qui résume bien ce qu’est la reconstitution :

La reconstitution est une re-création d’un fait attesté par l’Histoire, connu par les archives, exploré par des érudits locaux ou exposé par des historiens. Le champ de référence est ancré dans le réel. La reconstitution a donc besoin d’historicité. Il s’agit d’un “genre” bien particulier qui se veut déférent vis-à-vis de l’Histoire, attaché à la véracité et à l’authenticité et, par là même, éloigné des fêtes de tradition. Le temps de l’Histoire appartient à tous. Il est fédérateur, réconciliateur et libérateur, permettant à chacun d’exposer un être historique et une expérience personnelle de l’Histoire. (Crivello, 2000)

Pour conclure, si vous n’êtes toujours pas convaincus de l’enthousiasme des gens pour les reconstitutions historiques, sachez qu’il existe, depuis l’an 2000, une publication récréo-historique nommée Magazine Oriflamme. Environ 50 numéros, répartis en 14 volumes, vous attendent.