AdlS (42) – Mentorat, clôture narrative et références

Cette semaine, nous explorons un côté plus théorique. En effet, parmi les textes que nous vous présentons, nous en avons deux qui proposent de nouveaux concepts. Les sujets abordés sont les suivants : les communautés de fanfiction, Lost et Bayonetta.

« More Than Peer Production: Fanfiction Communities as Sites of Distributed Mentoring » de Sarah Evans, Katie Davis, Abigail Evans, Julie Ann Campbell, David P. Randall, Kodlee Yin et Cecilia Aragon

Dans cet article, les auteurs racontent comment, après environ neuf mois de recherches ethnographiques sur les communautés de fanfiction, ils se sont aperçus que les membres de ces communautés se mentorisent entre eux et comment ce mentorat se bâtit d’une façon qui diffère des formes traditionnelles de mentorat. Cette forme de mentorat a permis de déveloper la théorie du « mentorat distribué » (distributed mentoring), qui soutiendrait les auteurs de fanfictions alors qu’ils développent leurs talents d’écriture et qui aurait du potentiel pour soutenir l’apprentissage dans une variété d’environnements d’apprentissage formels et informels.

« La fin de Lost, le paradoxe des séries et l’expérience de la perte » d’Hugo Clémot

Dans cet article, Clémot s’intéresse à la fin de Lost, considérée comme « l’une des plus grandes déceptions de l’histoire des séries télévisées ». Au départ, l’auteur explique le modèle « érotétique » du philosophe américain Noël Carroll, qui rend compte de la « clôture narrative », c’est-à-dire cette impression de finalité que l’ont ressent à la fin d’une histoire. Pour opposer ce modèle considéré insuffisant, Clémot propose un modèle « téléologique » afin de proposer une autre approche des séries télévisées.

« Bayonetta: A Journey through Time and Space » d’Elizabeth Davies

Dans cet article, Davies s’intéresse aux références historiques et littéraires présentes dans la franchise de jeux vidéo Bayonetta, particulièrement les références à la Divine Comédie de Dante, aux travaux de John Dee et aux traditions européennes de sorcellerie. Par exemple, les mondes qui coexistent dans Bayonetta (Inferno, Paradiso et Chaos) sont une référence à la Divine Comédie. Quant à l’utilisation des cheveux dans les jeux vidéo, celle-ci semble être reliée à une légende selon laquelle le sorcières utilisaient des cheveux dans les rituels et les sorts.