Entrevue de fans (3) – Hansi Oppenheimer, productrice/réalisatrice de Squee!

[The English version will follow the photos]

Depuis le mois de février, il est possible de suivre la websérie documentaire Squee!, qui s’intéresse aux fangirls ainsi qu’à leurs contributions dans le milieu du fandom, grâce à son compte Patreon. Pour cette occasion, nous avons eu la chance d’interviewer Hansi Oppenheimer, productrice et réalisatrice de cette websérie.

Christine Hébert : Parlez-moi de votre parcours avant Squee!

Hansi Oppenheimer : Je viens du milieu des arts. J’avais l’habitude de peindre, de sculpter, de prendre des photographies. J’ai commencé à faire des installations en utilisant des films et des vidéos dans les années 80 et j’ai fini par entrer à une école de cinéma durant ma trentaine. J’étais chanceuse d’être assistante à l’enseignement (teacher assistant) pour certains professeurs qui étaient documentaristes : c’était une bonne association. Mon film de thèse était un court documentaire à propos de sorts d’amour intitulé « Riding The Broom » et a été pris de vitesse par l’une des propriétés en ligne d’Universal. Mon projet marquant suivant, « Color Me Obsessed: A Film About The Replacements », racontait l’histoire du groupe [The Replacements] du point de vue de ses fans. J’ai réalisé à ce moment que j’étais fascinée par le fandom et je voulais explorer cela dans mon prochain projet.

C. H. : Comment avez-vous rencontré Dr Lynn Zubernis et Chinisha Scott?

H. O. : Lynn et moi nous sommes rencontrées en ligne lors d’une table ronde sur Firefly au Philly Wizard World il y a quelques années. Nous avons commencé à discuter alors que je travaillais déjà sur mon projet de fanfics, alors nous nous sommes échangées des informations. Je me suis procuré son livre « Fangasm:Supernatural Fangirls » et c’était comme « Eurêka! » – elle et moi partageons de sentiments très similaires à propos du fandom et du féminisme, entre autres. Collaborer ensemble sur Squee! est venu très facilement pour nous.

J’ai rencontré Chinisha pendant que je faisais du bénévolat au Downtown Community TV (DCTV), géré par le primé documentariste Jon Alpert. J’ai travaillé avec leur programme jeunesse, qui offre une formation gratuite aux médias. Chinisha menait le groupe Young Women of Cinema. Nous sommes devenues amies et elle a « cosplayé » mon logo Troubled Girl au New York Comic Con il y a quelques années. Nous avons développé notre relation par le fandom et des trucs de nerds, ainsi que nos luttes réciproques en tant que femmes cinéastes. Nous avons examiné quelques monteurs sur le projet, principalement parce que je croyais qu’il allait être un documentaire, mais une fois que j’ai réalisé que le format websérie avait plus de sens, Chinisha était la directrice de postproduction parfaite pour cela et j’étais vraiment heureuse d’avoir sa contribution créative et son expertise technique sur le projet.

Nous venons également d’ajouter Sarah Gibble, qui est notre monteur son. Nous assemblons une équipe de femmes talentueuses, ce qui me rend vraiment heureuse.

C. H. : Sur votre Patreon, il est écrit que vous avez découvert la fanfiction en 2012, « alors que vous recherchez un sujet pour un nouveau projet ». Comment cela est-il arrivé?

H. O. : Honnêtement, je ne suis pas certaine comment j’ai découvert cela, mais une fois que j’ai découvert le monde des fanworks, je suis tombée en amour avec.

C. H. : Comment interviewer des auteurs et lecteurs de fanfics est devenu un projet documentaire sur les femmes, la narration transmédia et le fandom?

H. O. : Je savais que je m’intéressais au fandom, au féminisme et à la créativité et la fanfiction semblait être l’intersection de ces choses. J’aimais aussi comment les fanworks punk rock existaient – tout ce mouvement DIY m’appelait réellement à moi esthétiquement et philosophiquement. J’ai commencé à essayer d’interviewer des lecteurs et des auteurs de fanfictions, mais en 2012, il était très difficile de les faire dévoiler devant la caméra. En fait, la seule communauté qui m’avait invitée à les interviewer était le fandom d’Harry Potter, lequel je trouvais intéressant – mais elle était la génération qui est arrivée avec le fandom en ligne, il est donc logique qu’elle soit plus à l’aise avec cela.

En fin de compte, un long métrage sur la fanfiction n’a pas fonctionné, ou je n’étais pas la bonne personne pour faire de ce film plus meta/acafan. C’est aussi la façon dont l’idée de la websérie est venue : il y avait tellement de sous-thèmes sur le fandom qui m’intéressaient et faisaient de bons webisodes courts, alors nous devions repenser le projet.

C. H. : Comment vous décrivez-vous en tant que fangirl?

H. O. : Je suis davantage une meta-aca-fan et j’écoute beaucoup de podcasts sur le fandom et l’histoire du cinéma. Je suis une geek de l’horreur et beaucoup de mes fandoms sont liés à ce sujet : Buffy the Vampire Slayer, Supernatural, Hannibal, Penny Dreadful… J’ai grandi avec des comics d’horreur comme Eerie et Creepy, je lisais Famous Monsters et, plus tard, Fangoria et Rue Morgue. J’adore les livres avec des essais sur la philosophie dans certaines émissions. J’en lis un très bon sur l’existentialisme dans les oeuvres de Joss Whedon en ce moment. Je suis très dédiée à mes fandoms et peux totalement devenir excitée quand j’ai la chance. Un de mes plus grands moments était de croiser Joss Whedon pendant le Tribeca Film Fest l’an dernier. Il marchait d’un pas décisif, donc il n’y avait aucun moyen de s’arrêter et de parler avec lui, mais j’ai crié « Joss, je t’aime! » alors que nous nous sommes rapprochés et il était si charmant et a répondu « Je t’aime moi aussi », ce qui est une merveilleuse façon de répondre à un fan « random » qui s’exclame devant toi sur la rue.

C. H. : Pour ce documentaire, quels sont vos buts à long terme?

H. O. : Vous savez, pendant des années, mes amis me taquinaient en me disant « Quand vas-tu arrêter de tourner? Tu as déjà trop de matériel », mais je ne vois pas un moment dans un proche avenir où cela se produira. J’adore parler à propos du fandom et je rencontre des gens étonnants travaillant sur ce projet et dans les conventions. Avec une websérie, I peu continuer à créer du contenu lié au fandom pendant un très, très long moment. C’est vraiment un projet de rêve pour moi. J’ai une longue liste d’épisodes que je souhaite faire, de l’histoire des femmes dans le fandom à celles qui focalisent sur des fandoms particuliers comme BTVS ou Hannibal. Il n’y a pas de fin en vue.

Je souhaite aussi ajouter que j’adorerais voir des personnes y participer, ce projet est vraiment à propos des fans, fait par les fans, pour les fans. Si quelqu’un souhaite partager ses histoires de fandom sur vidéo, sa fan music ou son art, nous aimerons partager cela dans un épisode ou sur notre Patreon.

Ils peuvent supporter le projet avec un petit don et regarder les épisodes disponibles et leurs bonus à :
www.patreon.com/SqueeFanGirlProject
Suivez-vous sur notre page Facebook : www.facebook.com/fangirlproject
Suivez-moi sur Twitter : @troubledgirl
Et sur Instagram : Squeefilmmaker

Regardez le premier épisode sur Vimeo!

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Chinisha Scott editing at DCTV (Source : Hansi Oppenheimer)
Hansi at DCTV (Source: Hansi Oppenheimer)
Chinisha as their logo Troubled Girl promoting the project with Hansi at NYCC (Source: Hansi Oppenheimer)
Briana Buckmaster supporting the project in her Squee! (Source : Hansi Oppenheimer)
Shooting the Hollywood Sisters at SDCC (Source : Hansi Oppenheimer)
Lynn Zubernis and photo ops with the « boys » (Source : Hansi Oppenheimer)

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Since February, it’s possible to follow the documentary web series Squee!, which is interested in fangirls and their contributions in the world of fandom, thanks to its Patreon account. For this occasion, we had the chance to interview Hansi Oppenheimer, producer and director of this web series.

Christine Hébert : Tell me about your career before Squee!

Hansi Oppenheimer : My background is in the arts. I used to paint, sculpt, take photographs. I started doing installations using film and video in the 80’s and ended up at film school in my 30’s. I was lucky to TA for some professors who were documentarians and it was a good fit. My thesis film was a short documentary about love spells called “Riding The Broom” and was picked up by one of Universal’s online properties. My next notable project was the feature “Color Me Obsessed: A Film About The Replacements”, which was the history of the band as told by the fans. I realized at that point that I was fascinated with fandom and wanted to explore that in my next project.

C. H. : How did you meet Dr. Lynn Zubernis and Chinisha Scott?

H. O. : Lynn and I met online at a Firefly panel at Philly Wizard World a few years ago. We started chatting and I was already working on the fanfic project, so we exchanged info. I got her book “Fangasm:Supernatural Fangirls” and it was like “Eureka!” – she and I share very similar feelings about fandom and feminism, among other things. Collaborating together on Squee! came very easily for us.

I met Chinisha while I was volunteering at Downtown Community TV (DCTV) run by the award winning documentarian, Jon Alpert. I worked with their Youth Program which offers free media training. Chinisha leads the Young Women of Cinema group. We became friends and she cosplayed as my logo Troubled Girl for me at NYCC a few years ago. We bonded over fandom & nerdy things, as well as our mutual struggles as women filmmakers. We had gone through a few editors on the project, mostly due to my thinking it was going to be a feature documentary but once we realized that a web series made more sense, Chinisha was the perfect Post Producer for it and I’m really happy to have her creative input and technical expertise on the project.

We’ve also just added Sarah Gibble, who is our Audio Post Producer, so we’re assembling a team of talented women, which makes me really happy.

C. H. : On your Patreon, it says that you’ve discovered fanfiction in 2012, « [w]hile researching a topic for a new film project ». How did that happen?

H. O. : Honestly, I’m not sure how I first discovered it but once I discovered the world of fanworks, I fell in love with them.

C. H. : How did  interviewing fanfic writers and readers become a documentary project about women, transmedia storytelling and fandom?

H. O. : I knew I was interested in fandom, feminism & creativity and fanfic seemed like it  was the intersection of those things. I also loved how punk rock fanworks are – The whole DIY thing really appeals to me aesthetically and philosophically. I started trying to interview fanfic readers & writers but in 2012 it was very difficult to get them to out themselves on camera. In fact, the only community that invited me to interview them was the Harry Potter fandom, which I find kind of interesting -but they were the generation that came of age with online fandom, so it makes sense that they were more comfortable with it.

Ultimately though a feature on fanfic didn’t work out, or I wasn’t the right person to make that film being more of meta/acafan. That’s also how the web series idea came about, there were so many subtopics about fandom that interested me and would make good short webisodes, so we had to rethink the project.

C. H. : How do you describe yourself as a fangirl?

H. O. : I’m more of a meta-aca-fan and listen to a lot of podcasts on fandom & film history. I’m a horror geek and many of my fandoms are horror-related, BTVS, SPN, Hannibal, Penny Dreadful.I grew up on horror comics like Eerie and Creepy, reading Famous Monsters and later Fangoria and Rue Morgue.I love books with essays on the philosophy of certain shows. I’m reading a great one on Existentialism in the works of Joss Whedon, right now. I’m pretty dedicated to my fandoms and totally can get my squee on when I get the chance. One of my greatest moments was walking past Joss Whedon during the Tribeca Film Fest last year. He was walking with purpose so there was no way to stop and talk with him but I shouted out “Joss, I love you!” as we got close to each other and he was so lovely and replied “I love you too”  which is a pretty wonderful way to respond to a random fan who squees at you on the street.

C. H. : For this documentary, what are your long-term goals?

H. O. : You know, for years my friends teased me “When are you going to stop shooting? You have way too much material, already” but I don’t see a time in the near future where that will happen. I love talking about fandom and I get to meet some amazing people working on this project and at cons. With a web series, I can keep on creating fandom related content for a very, very long time. It’s really a dream project, for me.I have a long list of episodes that I want to do from the history of women in fandom to ones that focus on particular fandoms like BTVS or Hannibal. There’s no end in sight.

I also want to add that I would love for people to participate, this project is really about, by and for the fans.  If anyone would  like to share their fandom stories on video or fan music or art,we’d love to share them in an episode or on our Patreon.

They can support the project with a small donation  & watch current episodes and bonus footage at:  www.patreon.com/SqueeFanGirlProject
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Watch the first episode on Vimeo!