Alors que le froid et la neige semblent s’installer pour de bon au Québec, il est temps d’aborder un sujet qui passionne non seulement les Québécois, mais également d’autres personnes à travers le monde : le hockey. Dans ce billet, tous les travaux présentant ce sport adoptent principalement un point de vue sociologique.
Commençons avec Garry Crawford et Victoria K. Gosling, qui, en 2004, publient « The Myth of the ‘Puck Bunny’: Female Fans and Men’s Ice Hockey ». Cet article se concentre particulièrement sur les supportrices britanniques de hockey et apporte une explication à leur attrait pour ce sport, moins populaire qu’en Amérique du Nord.
We have argued that it is the perceived safety and accessibility of ice hockey that proves one of its greatest attractions for many female supporters. Ice hockey, largely due to its marginalized position in British sporting culture, does not have the same masculine working-class culture that surrounds many other male mass spectator sports in the UK. Consequently, with the sport’s move to new multipurpose arenas (primarily) in the 1990s, it has been very effectively marketed towards a family-based audience. As with soccer in the USA, this ‘new’ (or ‘re-invented’) sport has allowed women to enter as supporters much more easily than those sports with more established masculine supporter cultures. (Crawford et Gosling, 2004, p. 490)
Contrairement à Crawford et Gosling, qui se sont concentrés sur les supportrices, Kristi A. Allain s’intéresse aux supporteurs. L’identité masculine ainsi que l’identité nationale liées à un joueur de hockey sont aussi au cœur de sa recherche, comme le démontre l’article « Kid Crosby or Golden Boy : Sidney Crosby, Canadian national identity, and the policing of hockey masculinity », sorti en 2010.
Through the media, advertisers and some hockey fans, Crosby is touted as a model of Canadian national identity. He is presented as a noble character who has no sense of his celebrity status. He is further presented as a role model for children and a model of Canadian hockey masculinity. However, these sentiments are not universally accepted. The media and hockey fans have variously called Crosby’s masculinity into question. They have presented him as a whiner, whose sense of entitlement has made him a questionable model of Canadian national identity. (Allain, 2010, p. 14)
Bien sûr, qui dit Québec dit également le Canadien de Montréal, une des plus vieilles équipes professionnelles de la Ligue Nationale de Hockey. En 2009, dans le cadre de sa maîtrise en sociologie, Fannie Valois-Nadeau publie une recherche sur la construction mythique de ce club de hockey.
Dans Les yeux de Maurice Richard (2006), Melançon estime que Richard était arrivé à point dans l’imaginaire collectif des Québécois. Repêché dans une période où le Canadien de Montréal ne connaissait pas d’énorme succès et excellant dans un moment où le Québec se cherchait de nouveaux modèles sociaux, Maurice Richard a fait office de sauveur aux yeux de la population québécoise. À la lumière des besoins et requêtes soulevés à travers les forums de discussion, nous pouvons considérer que l’équipe du Canadien de Montréal et ses récents succès arrivent eux aussi à point dans l’histoire du Québec. Permettant d’assurer une continuité avec la tradition victorieuse qui a peuplé l’imaginaire d’un peuple, de canaliser les craintes et l’édification d’un contre discours à la marchandisation et mondialisation des cultures populaires et d’exposer sur la scène internationale la notoriété de la ville et de la culture québécoise, le Canadien de Montréal demeure essentiel dans l’univers symbolique des Québécois. (Valois-Nadeau, 2009, p. 131)
En guise de conclusion, pour ceux qui sont plus ou moins familiers avec l’histoire de ce club, on ne peut passer à côté de sa rivalité avec les Nordiques, l’équipe professionnelle de Québec qui a finalement été vendue en 1995. Steve Lasorsa s’est penché sur cette rivalité dans La rivalité Canadien-Nordiques, publié aux Presses de l’Université Laval. Nous vous invitons à visionner cette entrevue avec l’auteur.
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