[Cet article a été publié originellement le 14 février 2015 sur Syndromemag.]
Pour ce spécial St-Valentin, nous vous proposons un résumé d’un essai provenant du livre Game Love: Essays on Play and Affection, livre paru en 2015. Cet ouvrage aborde entre autres l’amour dans les jeux vidéo tels que World of Warcraft, Fallout : New Vegas et The Sims 2. Dans le cas de Dragon Age 2, c’est le processus de séduction auprès des personnages qui est analysé.
À propos de l’auteur
Peter Kelly est un stratège en contenu diplômé d’une maîtrise en média et études cinématographiques à l’université DePaul (Chicago, États-Unis). Passionné par l’impact culturel des jeux vidéo et du média, il fait partie de l’équipe de Lost in Concert, une publication web s’intéressant à l’expérience de musique live.
À propos du sujet
Dragon Age 2, suite de Dragon Age : Origins, est un jeu de rôle développé par BioWare et sorti en 2011. Le joueur peut personnaliser le personnage principal, Hawke, en choisissant son sexe, sa classe et son apparence. Or, il peut aussi décider de la nature des relations entre Hawke et les autres personnages, qu’elles soient amicales, hostiles ou amoureuses. Parmi tous ces personnages, cinq d’entre eux peuvent vivre une romance avec Hawke : Isabela, Merrill, Fenris, Anders et Sebastian, ce dernier étant seulement accessible par le DLC The Exiled Prince.
Il est intéressant de noter que, dans le monde dans lequel se déroule Dragon Age 2, l’homosexualité est le dernier des soucis pour les personnages, particulièrement dans un contexte de tension entre les mages et les templiers. Cependant, la décision de BioWare de rendre la majorité des romances bisexuelles dans Dragon Age 2 a déplu à une minorité de gamers. Certains accusent même la compagnie d’avoir négligé le gamer mâle hétérosexuel.
À propos de la recherche
Dans son essai, Kelly explore le processus de séduction utilisé dans Dragon Age 2. Ce jeu utilise un système quantifiable pour indiquer l’indice d’amitié ou de rivalité qu’entretiennent les personnages envers Hawke. Dans le cas d’une romance, ce dernier expérimente trois différentes phases avec l’élu de son cœur : le flirt (flirtation), la physicalité (physicality) et l’engagement (commitment). En général, la romance dans Dragon Age 2 est ici perçue comme une voie claire dans laquelle il suffit d’obtenir un taux d’approbation assez élevé pour débloquer l’histoire.
Cette façon de quantifier la romance est comparable aux techniques de séduction qu’on peut trouver dans les livres ou les revues. Selon Kelly, ces techniques partagent deux problèmes avec le système de romance de Dragon Age 2. Premièrement, ils donnent l’impression que la romance se résume à des étapes simples et réductrices, éliminant ainsi l’imprévisibilité telle que la chimie naturelle partagée entre deux personnes. Deuxièmement, le sexe est ici aperçu comme une fin en soi, une récompense pour avoir joué le jeu correctement plutôt qu’un aspect de la romance.
Contrairement aux gamers mentionnés plus tôt, Kelly affirme que le système de romance de Dragon Age 2 favorise une lecture masculine de l’amour. Selon l’auteur, cette lecture n’est pas mauvaise en soi, puisqu’elle propose néanmoins une expérience pour le joueur. Malgré les efforts du développeur, il reste du chemin à parcourir avant de capturer les nuances de chimie entre les personnages.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://books.google.ca/books?hl=fr&lr=&id=jf4JBgAAQBAJ&oi=fnd&pg=PA46&dq=fandom&ots=7IfxzoqKna&sig=mJjqoTGs1dzoNv13ilW5G215Sfs#v=onepage&q=fandom&f=false