[Cet article a été publié originellement le 16 mai 2015 sur Syndromemag.]
Aspects sociologiques est la revue scientifique des étudiantes et études du département de sociologue de l’Université Laval. En 2013, cette revue a publié un numéro sur les impacts sociaux des nouvelles technologies. Parmi les articles, nous retrouvons des recherches autour des communautés en ligne, de Facebook… et des guildes dans World of Warcraft (WoW).
À propos de l’auteur
En 2012, Patrick Couture a déposé son mémoire de maîtrise en sociologie à l’Université Laval. Son but? Comprendre comment des jeux de rôle en ligne massivement multijoueurs (MMORPGs) tels que WoW peuvent être des espaces de socialité pour les joueurs. Plus tôt en 2005, il a participé au Laboratoire de recherche en sociologie de l’Université Laval en effectuant une enquête pour la Ligue des droits et libertés – Section Québec. La question de recherche? Existe-t-il un lien entre les choix radiophoniques des auditeurs des stations CHIK, CHOI et CKRL et leur style de vie?
À propos du sujet
MMORPG lancé en 2004, World of Warcraft est un des jeux les plus populaires de sa catégorie, son record étant de 12 millions de joueurs à l’échelle mondiale. Récemment, le jeu a connu une baisse importance au niveau du nombre d’abonnés, passant de 10 millions à 7,1 millions de joueurs.
Comme dans tout MMORPGs, il existe des regroupements de joueurs connus sous le nom de guildes. En 2006, Dmitri Williams, Nicolas Ducheneaut, Li Xiong, Yuanyuan Zhang, Nick Yee et Eric Nickell ont étudié les guildes et ont publié leurs résultats dans l’article « From Tree House to Barracks : The Social Life of Guilds in World of Warcraft » (2006). Dans leur étude, les auteurs ont repéré quatre grands types de guildes : les guildes sociales, les guildes qui se concentrent sur les combats joueur contre joueur (PvP), les guides axées sur les donjons (raids) et les guildes qui priorisent le jeu de rôle.
À propos de la recherche
Pour sa recherche, Couture a effectué des entrevues auprès d’une quinzaine de joueurs de WoW. Il a pu constater qu’appartenir à une guilde offre certains avantages, tels qu’un accès au contenu plus difficile du jeu et à un meilleur équipement ainsi qu’un contact à d’autres joueurs. Cependant, il y a des désavantages, comme la possibilité de compétition pour les meilleures pièces d’équipement ou la quantité de temps exigée pour participer aux raids.
Couture apporte également une nuance par apport à l’article de Williams et al. Alors que ceux-ci décrivent quatre types de guildes, Couture propose un cinquième type de guilde : la guilde d’optimisation. Pour les joueurs faisant partie de ce type de guilde, il s’agit d’un moyen de gagner des niveaux et optimiser leur personnage le plus rapidement possible afin de faire partie d’une guilde effectuant des raids.
Enfin, Couture constate que les changements effectués dans le jeu ont grandement affecté la dynamique, le but et la taille des guildes. Par exemple, alors que la taille des raids était de quarante joueurs dans la version originale de WoW, elle est maintenant réduite à vingt-cinq pour les gros raids et à dix pour les petits raids. Cela signifie qu’il est possible pour les petites guildes d’avoir accès à plus de contenu. Bien que ces changements aient modifié la dynamique des guildes, les quatre types de guildes décrites par Williams et al. restent existants.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://www.fss.ulaval.ca/cms_recherche/upload/aspectssociologiques/fichiers/couture2013.pdf