[Cet article a été publié originellement le 8 août 2015 sur Syndromemag.]
Si l’élection présidentielle américaine de 2008 a marqué l’histoire par le rôle prépondérant des médias numériques, la présence de ces médias a augmenté durant l’élection de 2012. C’est ce qu’affirme Geniesa Tay dans son article publié dans The European Journal of Humour Research en 2014. Parce que le Canada est récemment entré en période électorale, nous avons cru bon d’aborder cette semaine les élections américaines… vues par les mèmes.
À propos de l’auteure
Parmi ses nombreux talents, Geniesa Tay est entre autres graphiste et illustratrice. Il est d’ailleurs possible de consulter son portfolio, qui est disponible en ligne. Titulaire d’une maîtrise en étude des médias et des communications à l’université de Canterbury (Nouvelle-Zélande) en 2012, elle s’est inspirée de son mémoire pour écrire l’article de la semaine.
À propos du sujet
Les mèmes Internet sont des idées propagées à travers le web, que ce soit sous la forme d’une vidéo, d’un mot-clic ou d’une image. Ils sont construits par la capacité des utilisateurs à remixer et à s’approprier et ont une longévité qui varie selon leur capacité à être adaptée par les utilisateurs. Les LOLitics, dont le terme est inspiré par les LOLcats, sont des mèmes représentant des politiciens. À la manière d’une caricature, les LOLitics sont une façon de commenter l’actualité en utilisant l’humour.
À propos de la recherche
L’efficacité d’un mème politique dépend de la familiarité des lecteurs avec certains facteurs : les lieux communs politiques (ex. : les événements d’actualité), les allusions culturelles et littéraires, les thèmes situationnels et les traits de caractère de la figure politique. Lors de son analyse, Tay s’est basée sur les travaux de Janis L. Edwards, qui a classé les critères recherchés chez un candidat à la présidence : le caractère, la viabilité, la compétence, le charisme et l’indépendance.
Dans son article, Tay explique comment certains mèmes ont eu une influence sur certains politiciens américains. Par exemple, durant l’élection présidentielle de 2012, une gaffe verbale commise par Mitt Romney a mené à la création du mème Binders Full of Women, démontrant ainsi l’impopularité de ce candidat auprès des femmes. Du côté d’Hillary Clinton, une photo d’elle prise à bord d’un avion militaire le 18 octobre 2011 a inspiré le blog Texts with Hillary. Contrairement à Romney, ce mème a contribué à donner une image positive de Clinton et à en faire une candidate viable pour l’élection présidentielle de 2016.
En conclusion, alors que les LOLitics font partie de l’écosystème des médias américains, il est intéressant de constater que les producteurs et les consommateurs de ces LOLitics sont motivés par le plaisir de se divertir plutôt que de s’engager dans des débats politiques houleux.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://www.europeanjournalofhumour.org/index.php/ejhr/article/view/101/pdf