Alors que la chaîne de télévision Télé-Québec présentera cette semaine le documentaire Télé en série, nous avons cru bon d’explorer les études liées à la télévision. Après un billet sur la télévision québécoise, nous vous présentons un billet sur les séries télévisées… visionnées sur Internet.
Il y a quelques semaines, nous avons publié un extrait du mémoire de Victor Wiard consacré aux étudiants utilisant Internet pour regarder des séries télévisées. Bien entendu, il n’est pas le seul à s’être intéressé à ce sujet. En 2011, Clément Combes a dévoilé les résultats de son enquête qualitative menée auprès de vingt fans de séries âgées de 17 à 33 ans et s’étant déroulée entre mai et août 2009.
Pour [ces fans], la télévision n’est paradoxalement plus le medium principal en matière de consommations de séries – pourtant produites par et pour elle. Elle s’efface en effet derrière l’ordinateur connecté, et ce d’autant plus qu’augmente l’investissement. De la sorte, une large part de nos enquêtés ne recourt plus ou presque au flux télévisuel. La majeure partie des pratiques de visionnage relevées dans les carnets d’activité sont au contraire le fait de contenus extraits du flux TV, i.e. « délinéarisés ». Initiées par le magnétoscope, les possibilités pour le téléspectateur de s’affranchir des contraintes de la télévision ont ainsi été amendées par une palette d’équipements (ordinateur, lecteurs portatifs, magnétoscope numérique…) et services (video-on-demand, catch-up, podcast, P2P…). (Combes, 2011, p. 142-143)
Pour plusieurs de ces fans, afin d’éviter les spoilers, ces moments pouvant gâcher l’écoute d’une série, ceux-ci préféreront regarder leurs séries télévisées dans leur langue originale. Une solution également adoptée par les Brésiliens étudiés par Vanessa Mendes Moreira De Sa, qui a diffusée son analyse en 2011.
[…] viewers, who do not own pay television, which is about 85% of the population in Brazil (Agência Nacional de Telecomunicações 2010), must wait months or even years to watch the newest season’s episodes and new television series in comparison to their release in the US It is possible to deduce that all shows listed are at least one season further advanced in the US, in comparison to their availability on Brazilian cable television and free to air. Gossip Girl is a popular show in [the social networking website] Orkut, however, it stopped being aired on cable in the middle of season 3 (Warner Channel suspende exibição de Gossip Girl 2010) and on free to air television in season 1. Consequently, fans must rely on the DVD release in Brazil to watch the new episodes. Supernatural fans also have to wait to watch Season 6 on cable television, as the Warner Channel has not started airing it. (Mendes Moreira De Sa, 2011, p. 3)
Internet n’est pas seulement un outil de diffusion, mais également un outil de communication. En 2012, José Alberto García-Avilés a partagé son analyse de différents publics participant sur les sites Internet des chaînes de télévision espagnoles. Selon un rapport de ComScore publié en juin 2011, l’Espagne est le quatrième pays européen à consommer le plus de vidéos en ligne, pour une moyenne de 18,4 heures par mois.
The evolution of audience participation in Spanish television is quite similar to that of most Western European countries: many programs and newscast provide tools for distributing people’s comments and opinions, in the form of SMS, toll free calls, online comments, YouTube videos, quiz shows, customer services and chats, among others. The relationship between Spanish broadcasters and their audiences is still weak and, according to one study, online participation initiatives need to increase their efficiency and transparency with more clearly identified goals (Franquet et al. 2011). (García-Avilés, 2012, p. 434)
Rappelons que ces études ont été publiées en 2011 et en 2012. 2015 sera-t-elle l’année du streaming sur demande telle que prédite par Ericsson ConsumerLab ? Seul le temps nous le dira. D’ici là, je vous invite à lire cette chronique de Marc Cassivi, publiée en octobre dernier, ainsi que ce texte de Radio-Canada disponible depuis fin novembre.