[Cet article a été publié originellement le 26 septembre 2015 sur Syndromemag.]
Le sujet de cette semaine pourrait déconcerter plusieurs d’entre vous. En effet, nous sommes conscients que vous pourriez être mal à l’aise, mais avons fait notre possible pour bien résumer ce sujet sans nécessairement aborder tous les détails. L’article que nous allons présenter a été publié ce mois-ci dans le journal Transformative Works and Cultures.
À propos de l’auteure
Mary Ingram-Waters a consacré son doctorat en sociologie aux moyens technologiques repoussant les limites de la biologie et de la génétique, que ce soit dans la science-fiction lesbienne des années 1970, à travers le canular du clonage des raëliens en 2002 ou le phénomène de la grossesse masculine dans les communautés de fanfiction en ligne (Source). Quelques années plus tôt, soit en 2010, elle avait publié un texte sur les considérations méthodologiques de sa recherche alors qu’elle était enceinte.
À propos du sujet
Les fanfictions traitant de la grossesse masculine, aussi nommée mpreg, sont peu nombreuses, mais stigmatisées. Les auteurs choisissant ce genre en sont conscients; aussi prennent-ils des précautions pour rendre ce genre de grossesse convaincant. À la manière des récits de science-fiction tournant autour d’une hypothétique question sur la science ou la technologie, les fanfics mpreg tentent de répondre à la question suivante : « Et si les personnages masculins se retrouvaient enceints? »
À propos de la recherche
Pour sa recherche, Ingram-Waters a interviewé treize auteures de fanfiction mpreg du couple fictif Harry/Draco afin de comprendre comment leurs attentes envers le mpreg mettent en valeur l’intersection du genre, de la sexualité et du corps masculin. Ces auteures – dix Américaines, une Allemande et une Canadienne – s’identifient toutes en tant que femmes cisgenres.
Pour ces auteures, il est plus facile de mettre en place une grossesse masculine dans un univers magique (tel qu’Harry Potter) que dans un univers non magique. Par contre, cette grossesse est établie sous certaines conditions : par exemple, le porteur de l’enfant à naître doit être un homme cisgenre et non transgenre ou genderqueer. En effet, pour ces auteures, le défi est que les événements entourant la grossesse masculine ne doivent pas compromettre la masculinité du porteur de l’enfant. Voilà pourquoi la césarienne est l’option la plus commune pour mettre au monde l’enfant et pourquoi l’allaitement est un sujet tabou au sein de la communauté mpreg.
Quoi qu’il en soit, il est intéressant de noter que la grossesse masculine n’est pas le focus des fanfics mpreg; en fait, ce sont plutôt les relations engendrées par la grossesse qui sont explorées.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://journal.transformativeworks.org/index.php/twc/article/view/651/544