Tout comme les autres colloques qui ont eu lieu cette année, l’édition 2020 de la Fan Studies Network North America Conference s’est déroulée en mode virtuel. Toutefois, l’équipe d’organisation a étiré la durée de l’événement, soit du 13 au 17 octobre 2020, afin de limiter la fatigue Zoom.
Puisque je pouvais accéder à cet événement à partir de la maison, je m’y suis inscrite, anticipant les panels qui m’intéressaient le plus. Malheureusement, en raison de mes obligations liées à mon travail autonome (lire : beaucoup de contrats), j’ai seulement pu assister à un panel en direct. Toutefois, comme vous allez le constater plus loin dans cet article, la #FSNNA20 avait ce qu’il fallait pour être suivie de façon asynchrone.
Comment fonctionnait la Fan Studies Network North America Virtual Conference?
Dans un de ses articles de blogue, la chercheuse Kimberly Hirsh explique les rouages de cet événement : « The conference used five tools: Discord for conference-only chat and posters, Conline as a general conference platform, Zoom for live sessions, Vimeo for archived sessions, and Twitter for sharing ideas with the public. »
Jusque-là, tout va bien. Je sais comment fonctionne Zoom et j’utilise déjà Discord pour clavarder avec d’autres geeks. Lorsque je suis arrivée sur le serveur Discord de la FSNNA20, j’ai apprécié la manière dont les salons étaient divisés. Il y avait une section pour se présenter, une section pour les annonces importantes, une section pour les posters, une section pour les communications… Il y avait même un salon sur les recommandations de fanfictions à lire ainsi qu’un salon dans lequel les participants pouvaient partager des photos de leurs collections de fan!
Donc, même si je ratais la majorité des présentations sur Zoom, elles étaient diffusées plus tard avec Vimeo. Et les participants pouvaient réagir sur Discord, dans des salons prévus à cet effet.
Voici maintenant un compte rendu de ce qui a suscité un grand intérêt chez moi.
Online Spaces: The Present and Future of Virtual Fan Conventions – avec Naomi Jacobs, Melanie E.S. Kohnen et Sebastian F.K. Svegaard
Dans le seul panel auquel j’ai pu assister en direct, Jacobs, Kohnen et Svegaard ont présenté différents exemples de conventions de fans qui se sont déroulées en ligne cette année. Kohnen a exposé le cas du Comic-Con de San Diego, SDCC at home, qui a été considéré comme un échec au niveau de l’industrie, mais aussi comme un succès du point de vue des fans (Source). De son côté, Jacobs s’est penchée sur l’espace physique et l’espace virtuel dans une convention, prenant la Discworld Convention comme exemple (Source). Enfin, Svegaard s’est intéressé au VidUKon 2020 (Source) et a démontré les bons et les moins bons côtés d’une participation à une convention en ligne.
Parmi les moins bons côtés mentionnés, on y retrouve le multitâche. Un sentiment que je partageais alors que ma concentration était divisée entre la présentation et les discussions dans la zone de clavardage de Zoom. Toutefois, j’appréciais beaucoup ces échanges entre les participants, qui ont abordé différents sujets, comme l’utilisation des réseaux sociaux ou le cosplay.
Teaching Fandom: Fandom, Fanworks and Fan Studies in the Classroom – avec Tvine Donabedian, Kelsey Entrikin, Stacey Lantagne et Regina Yung Lee
Un autre panel digne d’intérêt était celui sur l’enseignement des fan studies. Tour à tour, Donabedian, Entrikin, Lantagne et Lee ont partagé leurs expériences. À titre d’exemple, Lantagne enseigne en droit (notamment le droit d’auteur), mais donne aussi un cours sur le fandom à ses étudiants (Source). De son côté, dans le cadre de son cours, Lee tient à préserver un lieu sécuritaire pour ses étudiants (Source). Parce que le fandom peut-être vu comme une pratique embarrassante (Source), ce qu’ils discutent en classe ne sort pas de la classe.
Ce qui ressort particulièrement de ce panel, c’est que le niveau d’engagement n’est pas le même d’un étudiant à un autre. En effet, l’enseignant(e) doit éviter d’assumer que tous les étudiants ont quelque chose qu’ils aiment passionnément. Et s’ils sont fans de quelque chose, leur engagement peut être uniquement individuel, sans toutefois intégrer une communauté pour partager leur passion.
Autre point intéressant : plusieurs étudiants ont de la difficulté à croire qu’une passion peut avoir une valeur académique. Comme si la recherche était seulement réservée aux choses sérieuses. Et ça, je trouve ça plutôt triste.
Des posters, des posters et encore des posters!
Pendant l’événement, les chercheurs étaient invités à présenter leur recherche en cours, que ce soit sous forme d’infographie ou de vidéos (limite de cinq minutes). Près d’une quarantaine de chercheurs ont dévoilé leurs travaux sur le serveur Discord de la FSNNA20. Les sujets étaient variés, mais j’ai remarqué une tendance envers les fandoms de l’Asie et du Brésil.
J’ai adoré interagir avec les chercheurs, mais je faisais de gros efforts pour trouver une question pertinente à leur recherche. Par contre, j’étais émerveillée par l’entraide entre les chercheurs, qui proposaient diverses ressources, ou par les moments pendant lesquels les chercheurs s’extasiaient autour d’un même fandom.
En conclusion, je suis déçue de ne pas avoir pu profiter de la Fan Studies Network North America Virtual Conference comme je le souhaitais. En revanche, j’ai passé beaucoup de temps à suivre les discussions autour des posters et je considère que c’est beaucoup plus d’interactions que mes moments de « lurking » des éditions précédentes des Fan Studies Network Conference sur Twitter.
Je crois notamment que la formule proposée par Fan Studies Network North America serait idéale pour l’organisation d’un colloque virtuel. Comme il n’est pas toujours possible de suivre tous les panels, une option de rattrapage permettrait de suivre les communications qui nous intéressent, au rythme souhaité. De plus, une plateforme de clavardage telle que Discord favorise les interactions entre les participants.
N’hésitez pas à suivre le compte Twitter de FSN North America pour connaître leurs prochains événements!