[Cet article a été publié originellement le 28 juin 2015 sur Syndromemag.]
Depuis quelques années, l’université de Porto (Portugal) organise le colloque Keep It Simple, Make It Fast!, un colloque réunissant des chercheurs ayant un intérêt pour la musique populaire. L’an passé, Nuné Nikoghosyan a présenté une communication sur les jeunes fans des Beatles. Cette communication étant maintenant disponible en ligne, il nous fait plaisir de vous la résumer.
À propos de l’auteure
Nuné Nikoghosyan est doctorante en sociologie à l’université de Genève. Auteure de critiques de livres étudiant la musique (Source), son sujet de recherche tourne autour des groupes hommage (tribute bands).
À propos du sujet
Plus de 45 ans près sa séparation, le groupe musical britannique The Beatles demeure populaire auprès de plusieurs générations de fans. À titre d’exemple, environ 1000 exemplaires de la compilation 1 continuent à être vendues par semaine, et ce, 15 ans après sa sortie.
Selon Nikoghosyan, les études spécifiques sur les fans des Beatles sont rares. Néanmoins, une des contributions les plus importantes a été publiée par les Presses Universitaires de Rennes en 2000 : Les fans des Beatles. Sociologie d’une passion.
À propos de la recherche
Dans le cadre de sa recherche, Nikoghosyan a effectué des entrevues par courriel auprès de membres de last.fm et de fanpop.com. Elle a ainsi obtenu 32 réponses, soit 15 hommes et 17 femmes, de fans venant d’une vingtaine de pays. Grâce à ces réponses, Nikoghosyan a établi le parcours type d’un jeune fan des Beatles : la découverte du groupe, le choix de chansons ou d’albums favoris, l’accumulation du « capital de fan » (c’est-à-dire l’accumulation de connaissances et d’objets liés au groupe), la recherche d’autres fans, les moyens de se rapprocher du groupe (ex. : visiter un lieu lié aux Beatles comme Abbey Road) et l’appropriation du groupe (ex. : par l’écoute rituelle de leurs albums).
Il est intéressant de noter que l’appréciation des jeunes fans pour les Beatles vient d’une tendance nommée « retromania ». Selon le musicologue Simon Reynolds, cette tendance auprès de ces jeunes peut être décrite comme de la « nostalgie sans la nostalgie », puisque ces fans n’ont pas de souvenirs personnels liés aux groupes musicaux du passé. Ces fans, dont leurs goûts musicaux sont considérés étranges par leurs semblables, cherchent à convertir leurs amis afin de ne pas se sentir seuls dans leur passion. Nikoghosyan croit que ce phénomène mériterait d’être étudié, par exemple en examinant les raisons pour lesquelles ces jeunes fans ont l’impression de naître à la mauvaise époque.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://ler.letras.up.pt/uploads/ficheiros/13304.pdf