[Cet article a été publié originellement le 15 août 2015 sur Syndromemag.]
Il y a quelques mois, nous avons abordé le sujet des fans français et espagnols de Game of Thrones. Cette fois-ci, ce sont les jeux adaptés de Game of Thrones qui sont analysés afin de déterminer lequel d’entre eux est le plus fidèle à cette série. L’article résumé cette semaine a été publié dans le Journal of Interdisciplinary Image Science en juillet 2015.
À propos de l’auteur
Felix Schröter complète présentement un doctorat à l’université de Hambourg (Allemagne). Étudiant en média et communication, il a un intérêt pour l’esthétique de jeux vidéo et les médias numériques. Parmi ses récentes publications de langue anglaise, nous retrouvons un essai sur l’analyse de personnages de jeux vidéo ainsi qu’un rapport sur les médias numériques en Allemagne. La liste complète de ses publications (incluant celles de langue allemande) se retrouve sur son site Internet.
À propos du sujet
Dans cet article, le monde entourant une histoire (storyworld) est comparé au jeu, avec lequel il partage certaines similitudes. En effet, si le jeu est composé de règles, de buts et de résultats, le storyworld a également ses règles : lois de la physique, règles sociales, valeurs, événements historiques, etc.
Selon Lisbeth Kalstrup et Susana Tosca, les univers utilisant le transmédia et ayant du succès se distinguent dans les trois catégories suivantes : le mythos (l’histoire fondatrice, les légendes…), le topos (le passé historique et la géographie) et l’ethos (les éthiques implicites et explicites de cet univers et le comportement des personnages).
À propos de la recherche
Dans le cadre de sa recherche, Schröter analyse trois jeux vidéo tirés de la saga littéraire A Song of Ice and Fire : le jeu de rôle Game of Thrones (2012), le jeu de stratégie Game of Thrones : Ascent (2013) et le jeu de stratégie en temps réel A Game of Thrones : Genesis (2011). À cette fin, il se base sur le récit original de la saga littéraire, qui met l’emphase sur la lutte pour le pouvoir et l’influence des maisons nobles en utilisant des moyens tels que la guerre, la supercherie et la diplomatie, et vérifie si ces moyens se retrouvent dans les jeux analysés.
Avec le jeu de rôle Game of Thrones, ce dernier reste fidèle au mythos et à l’ethos de l’univers transmédia de A Song of Ice and Fire. Cependant, le joueur passe la plupart de son temps à se battre plutôt qu’à se concentrer sur la politique et la guerre à grande échelle. Dans le cas d’Ascent, le topos, le mythos et l’ethos sont respectés, puisque le jeu laisse place à la politique, à la supercherie et à la guerre. Or, sa mécanique, qui demande la collecte de ressources et la mise à niveau des bâtiments, contribue à nuire à l’expérience transmédia. Enfin, du côté de Genesis, plusieurs aspects de l’ethos sont pris en compte, comme le mariage utilisé en tant qu’instrument politique. Selon Schröter, ce jeu est le plus fidèle à la « logique de jeu » démontré dans la saga littéraire et télévisuelle. Malheureusement, Schröter mentionne également que les trois jeux ont échoué à satisfaire les critiques et les fans de cette franchise.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://www.gib.uni-tuebingen.de/own/journal/upload/166ce9cd262fbe1af18b9f5a3deafee1.pdf