Comme nous l’avons constaté dans l’épisode précédent, l’amour inspire beaucoup d’histoires, à un point tel qu’on peut se demander si ces histoires nous inspirent à notre tour. Pour le dernier épisode de la saison, nous recevons India Desjardins, autrice du livre Mister Big ou La glorification des amours toxiques.
Connue entre autres pour sa série jeunesse Le journal d’Aurélie Laflamme, Mme Desjardins écrit depuis sa tendre enfance :
« Quand j’avais 8 ans, j’écrivais des petits miniromans. J’avais l’imagination très fertile. […] Je compare souvent des fois même ma job que je fais aujourd’hui à ma passion quand j’étais petite pour jouer aux Barbies. Parce que, quand je jouais aux Barbies, je faisais parler mes personnages, je faisais une histoire très élaborée, j’insérais même de la musique des fois dans des moments dramatiques ou stressants. »
D’abord journaliste, un métier d’écriture qu’elle considérait comme le plus accessible, elle est revenue peu à peu à la fiction et se considère chanceuse de pouvoir en vivre, que ce soit par l’écriture de romans ou la scénarisation.
Au cours de la vingtaine, Mme Desjardins s’est mise à regarder Sex and the City, une série qui était révolutionnaire pour son époque :
« C’était une des premières émissions où les personnages principaux étaient des femmes. Étaient des femmes fortes, célibataires. À cette époque-là, […] quand tu étais célibataire, dans la trentaine, c’était vraiment pas bien considéré. »
Elle donne pour exemple Le Mariage de mon meilleur ami, un film de 1997 dans lequel deux amis, Julianne et Michael, se font la promesse de se marier ensemble s’ils sont toujours célibataires à l’âge de 28 ans.
Bien entendu, Sex and the City ne se distingue pas seulement par ses personnages.
« Il y avait aussi toute la partie de la façon dont c’était filmé. Habituellement, quand il y avait une comédie télévisée, c’était une sitcom. Et Sex and the City était à la base destinée à être une sitcom. Mais finalement, ils ont décidé de le tourner un peu comme une dramatique ou comme en cinéma. »
Au cours de la pandémie, Mme Desjardins a eu l’occasion de replonger dans cette série et de réfléchir notamment sur la relation entre Carrie Bradshaw, l’une des héroïnes de la série, et Mister Big.
« J’essaie de me questionner sur l’influence que peut avoir la fiction dans nos vies. Et puis, Mister Big, dans le fond, c’est un archétype qu’on nous présente. C’est un modèle répétitif qui revient dans plusieurs fictions. Et moi, j’ai été une grande fan de Sex and the City, mais pour moi, j’ai voulu prendre une série qui venait du passé, pour essayer d’analyser cet archétype-là, mais qu’on peut transférer sur plein d’autres séries. »
Archétype qu’on retrouve souvent dans les contes de fées comme Cendrillon. Mme Desjardins fait le constat suivant :
« Les contes de fées nous ramènent toujours au fait que la femme, pour, dans le fond, avoir une bonne situation sociale, […] doit choisir un conjoint que j’ai appelé, dans mon livre, un homme-passeport. Donc, un conjoint qui va lui ouvrir les portes d’un monde auquel elle n’a pas accès par elle-même. Et, dans le fond, tout ça m’amène à me dire, tu sais, que la représentation des personnages féminins, c’est important de présenter des personnages féminins plus égalitaires, de présenter aussi un monde où […] les personnages féminins peuvent avoir une panoplie de rôles autres qu’épouse ou mère. »
En plus d’appeler à une meilleure représentation des rôles féminins, Mme Desjardins rappelle qu’il reste possible d’aimer des séries comme Sex and the City tout en gardant une distance critique sur les comportements toxiques des personnages.
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