En août 2018, les Presses de l’Université de Montréal avaient publié Lire, écouter, écrire : initiation à la recherche en musique à partir des méthodes des sciences humaines. Juste à temps pour la rentrée des classes! Cependant, c’est en octobre, via leur infolettre, que j’ai pris connaissance de ce livre. Après un courriel avec leur chargée de projets, j’ai pu obtenir une copie de presse (et je la remercie chaleureusement pour cet envoi)! N’attendons plus et allons directement au résumé et à la critique de cet ouvrage de méthodologie!
À propos de Lire, écouter, écrire : initiation à la recherche en musique à partir des méthodes des sciences humaines
Lire, écouter, écrire est né dans le cadre du cours Méthodologie en musique de l’Université Montréal, donné « par la professeure de musicologie Marie-Hélène Benoit-Otis, avec la collaboration de Marie-Pier Leduc (d’abrod auxiliaire d’enseignement, puis chargée de cours à partir de l’année suivante) » (Benoit-Otis et Leduc, p. 7-8). D’abord destiné aux étudiants de premier cycle en musique, il peut être devenir d’une utilité agréable aux autres étudiants et chercheurs. Chaque partie du livre, pour un total de trois parties, porte sur un aspect particulier de la recherche.
Préparer la recherche
La première partie se concentre sur les préparations autour de la recherche : le choix d’un sujet de recherche, la recherche documentaire, le plan de rédaction, le plan de travail, la présentation d’une bibliographie et la fiche de lecture. À partir de deux cas de champ de recherche général (le folklore scandinave et son utilisation dans la musique savante; la guitare aux XVIIIe et XIXe siècles), les auteurs démontrent comment préciser le champ de recherche pour ensuite s’informer en débutant par une documentation générale.
Pour ceux qui éprouvent de la difficulté à bien présenter leur bibliographie, vous retrouvez différents exemples de normes selon la nature du document : monographie, actes de colloque, fac-similé, partition d’usage… Même si certains documents se rattachent davantage à la musicologie, la majorité s’applique aux études en sciences humaines. Des conseils sont également ajoutés quant à l’utilisation de certaines sources, comme s’abstenir d’inclure des liens YouTube dans une bibliographie :
Il y a deux raisons à cela. D’une part, un lien YouTube ne donne aucune information sur la provenance d’un enregistrement, ce qui est très problématique du point de vue de la recherche (car toutes les sources, même sonores ou audiovisuelles, ne se valent pas, il en existe des fiables et des moins fiables). D’autre part, un lien YouTube n’est pas pérenne, et peut disparaître du jour au lendemain au gré de facteurs extérieurs, par exemple des problèmes de droits d’auteur — empêchant ainsi votre lecteur, et dans certains cas vous-même, d’accéder à la source que vous avez consultée. (Benoit-Otis et Leduc, p. 71)
Communiquer les résultats de ses recherches
Le premier chapitre de cette deuxième partie porte sur la planification et la présentation d’un exposé oral. Il s’agit également d’une préparation à la vie de chercheur :
[…] un chercheur présentera généralement d’abord les résultats de ses recherches dans le cadre d’une (ou plusieurs) conférence(s) avant de transformer le tout en article ou en livre. Le but de cette démarche est de soumettre d’abord une première version de nos travaux à la discussion et aux questions de la communauté scientifique, ce qui aide beaucoup à faire mûrir nos réflexions avant de mettre sur papier le fruit de plusieurs mois (ou souvent plusieurs années) de travail. (Benoit-Otis et Leduc, p. 103)
En plus de savoir comment se préparer à un exposé oral, le lecteur trouvera quelques trucs pour éviter le plagiat et les manières de citer les références utilisées. La typographie, la mise en page ainsi que la langue et le style sont également abordés dans cette partie.
Étudier (en musique) : quelques outils
La dernière partie va plus loin que le simple travail étudiant. En effet, les deux derniers chapitres de ce livre sont consacrés à la réception et à la synthèse d’informations, soit la prise de notes et la rédaction d’un compte rendu. Alors que la prise de notes permet entre autres de s’approprier le contenu d’un professeur ou d’un conférencier, la rédaction d’un compte rendu est d’une grande utilité pour les chercheurs :
Ces comptes rendus de « pro » sont rédigés par des spécialistes du champ de recherche concerné (selon le sujet sur lequel porte chaque livre), et visent à permettre aux lecteurs de la revue de se tenir au courant des nouvelles parutions sans avoir à lire tous les nouveaux livres qui sont publiés (ce qui, au rythme auquel fonctionne le monde de l’édition actuellement, serait mission impossible de toute façon!). Ainsi, les comptes rendus publiés dans des revues spécialisées permettent à la communauté scientifique de se faire rapidement une idée claire du contenu d’un nouveau livre, des innovations qu’il apporte et de la place qu’il occupe dans un certain champ de recherche par rapport aux écrits déjà existants. (Benoit-Otis et Leduc, p. 234)
Selon les auteures, un résumé de livre ne doit pas contenir de citations, ou très peu. Ce qui signifie que j’ai échoué à résumer ce livre selon leurs critères. Je me demande si je pourrais faire mieux lors de ma prochaine lecture…
En conclusion
Lire, écouter, écrire : initiation à la recherche en musique à partir des méthodes des sciences humaines est une bonne ressource pour les étudiants de premier cycle en musique, mais aussi en sciences humaines (histoire, histoire de l’art, philosophie, etc.). Avec un style d’écriture facile à comprendre et des exercices pour mettre à l’épreuve ses connaissances, il est un compagnon idéal d’apprentissage. Cependant, pour les étudiants à la maîtrise ou au doctorat, il n’est pas nécessaire de vous procurer ce livre, à moins d’avoir besoin d’inspiration pour une méthodologie de recherche plus rigoureuse.
Si vous avez aimé ma critique et souhaitez encourager les auteures (et moi), vous pouvez vous procurer ce livre via mon lien d’affiliation. Merci!