Un chercheur et son fandom (21) – Le succès derrière Hatsune Miku

[Cet article a été publié originellement le 11 juillet 2015 sur Syndromemag.]

Alors que les droits d’auteur continuent à être un sujet d’actualité populaire dans le monde de la musique, retournons quelques années en arrière, soit en 2013. À cette époque, notre chercheur de la semaine a publié un article dans The UCI Undergraduate Research Journal. Article qui aborde la musique, mais aussi la créativité collective à travers un phénomène d’origine japonais.

À propos de l’auteur
Linh K. Le a effectué des études en science politique et en anthropologie à l’université de Californie à Irvine. En 2014, il a remporté le prix Malinowski, qui récompense une recherche originale exceptionnelle. Le titre de cette recherche? « Documentary: An Argument for Subjectivity ».

À propos du sujet
Hatsune Miku est une persona humanoïde de synthétiseur vocal créée en 2007 par Crypton Future Media grâce au logiciel de synthèse vocale Vocaloid 2. Les Vocaloids ont inspiré plusieurs innovations, telles que le logiciel d’animation 3D Miku Miku Dance (MMD) et le logiciel de synthèse vocale UTAU. Malgré l’introduction de nouveaux personas, la popularité d’Hatsune Miku demeure incontestée.

À propos de la recherche
Le a souhaité comprendre le phénomène Hatsune Miku en examinant les différents facteurs ayant contribué à son succès, comme les innovations technologiques, le marketing et les points de vue de ses fans. Si Hatsune Miku est considéré comme la première persona à avoir une représentation visuelle sous forme de personnage, sa popularité ne peut être expliquée entièrement par cet avantage.

Pour mieux comprendre le succès de ce phénomène, il faut se tourner vers la culture du dōjin, c’est-à-dire la création amateure japonaise. À l’instar du dōjin, les Vocaloid peuvent compter sur une collaboration massive impliquant des milliers de créateurs, qui créent et interagissent entre eux, mais aussi sur des entreprises tiers (third-party businesses). Ces entreprises, qui commercialisent les produits créés par une communauté de fans, doivent respecter une « ligne directrice d’exploitation » informelle créée par cette même communauté (operating guideline).

Au fil de cette étude, Le, en se demandant qui est Hatsune Miku, se concentre sur les individus derrière cette création collective plutôt que sur la persona. Le chercheur croit en effet que les fans ont réussi à créer un compromis entre la création et la propriété intellectuelle tout en prévenant le piratage. Ce phénomène pourrait être la solution à la recherche d’un équilibre entre le consommateur et les entreprises dans l’industrie de la musique.

Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://www.urop.uci.edu/journal/journal13/01_le.pdf