Un chercheur et son fandom (26) – Guerres et représentations raciales dans le Whedonverse

[Cet article a été publié originellement le 22 août 2015 sur Syndromemag.]

Le plus récent numéro de Slayage : The Journal of Whedon Studies, qui a paru cet été, tourne autour de l’univers Firefly/Serenity. Pour Samira Nadkarni, il s’agit d’une opportunité de le comparer à Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. Malgré la complexité de cet article, nous avons tenté notre possible pour vous résumer les passages les plus importants.

À propos de l’auteure
Samira Nadkarni est présentement au doctorat à l’université d’Aberdeen (Écosse). Elle possède un intérêt pour la poésie postmoderne, les textes numériques et les études autour des œuvres de Joss Whedon (Whedon studies). Parmi ses publications, il y a un chapitre d’un livre consacré à Firefly/Serenity et un chapitre d’un livre sur les études autour de la série Dollhouse. Participant à l’occasion à l’édition de Watcher Junior: The Undergraduate Journal of Whedon Studies, elle prépare en ce moment un collectif sur la guerre dans le Whedonverse, dont la sortie est prévue pour 2018.

À propos du sujet
L’étude qui nous est présentée tourne principalement autour de deux univers de Whedon : Firefly/Serenity (F/S) et Marvel’s Agents of S.H.I.E.L.D. Les parallèles entre ces deux séries sont frappantes : elles consistent en une équipe multiethnique se battant contre un corps politique contrôlant; ces équipes se déplacent à bord d’un moyen de transport pouvant être considéré comme leur chez-soi; et ces mêmes équipes sont dirigées par un patriarche blanc hanté par un combat traumatisant.

À propos de la recherche
Cet article tentera de retracer la manière dont la rhétorique de la guerre dans le Whedonverse commence avec un désaveu critique de la militarisation rhétorique pour ensuite être réappropriée au fil du temps. Il tentera aussi de démontrer comment les gens de couleur, en particulier les Noirs, sont pénalisés au sein de ces univers.

Dans le cas de F/S, sa narrative est liée à l’impact de la guerre civile entre les indépendantistes et l’Alliance. Cet univers, inspiré par la thématique de la guerre de Sécession, met l’accent sur le droit à l’autogouvernance et la sécession tout en la dépouillant de l’association populaire avec la question de l’esclavage. Lors de l’analyse de cet univers, l’Alliance a entre autres été comparée à l’Allemagne nazie en raison de ses expérimentations sur la population de Miranda. Concernant les personnages, en comparant les situations de Zoe et de Book à celles de Mal et de River, on constate que le privilège du choix est à la fois valorisée et associée aux Blancs

En ce qui concerne Agents of S.H.I.E.L.D, après la révélation que le S.H.I.E.L.D a été infiltré par Hydra et a ensuite été dissous officiellement, Agent Coulson mène une mène une faction de la résistance s’identifiant toujours tant que S.H.I.E.L.D et continue à agir en son nom en prenant des mesures contre Hydra et en sécurisant des artefacts dangereux. Selon cette analyse, la menace nazie permet la justification de la militarisation accrue au sein de cette faction de la résistance. À propos des représentations raciales dans la série, celles-ci seraient problématiques. Un des exemples démontrés est celui de Michael Peterson (Deathlok), qui est ici dépeint comme soumis aux hommes blancs en autorité, qu’il s’agisse d’Hydra ou de Coulson.

Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://www.whedonstudies.tv/uploads/2/6/2/8/26288593/nadkarni.pdf