[Cet article a été publié originellement le 24 octobre 2015 sur Syndromemag.]
Après Doctor Who, le féminisme inspire une nouvelle analyse, cette fois-ci sur la franchise des Princesses Disney. L’article original a été publié cette année dans Dissenting Voices, un journal en lien avec les études féministes du College at Brockport, aux États-Unis.
À propos de l’auteure
Courtney Gazda est étudiante au College at Brockport, dans lequel elle s’est familiarisée avec les études féministes et les arts interdisciplinaires pour les enfants; il est d’ailleurs possible de lire son travail sur le sexisme dans la littérature jeunesse. Ces sujets d’intérêt l’ont amenée à se pencher sur les questions de genre et comment les enfants sont exposés face à cette problématique. Ayant grandi avec les films Disney et les ayant réécoutés avec sa jeune sœur, elle s’est aperçue de la manière dont cette dernière interagissait par rapport à son propre corps.
À propos du sujet
Les Princesses Disney font partie d’une franchise créée par Andy Mooney en 2000. On y retrouve onze personnages : Blanche-Neige, Cendrillon, Aurore, Ariel, Belle, Jasmine, Pocahontas, Mulan, Tiana, Raiponce et Merida. Bien que ne faisant pas encore partie de cette franchise, Anna et Elsa font partie de l’analyse dans le cadre de cet article.
À propos de la recherche
Dans sa recherche, Gazda soutient que Disney s’intéresse de moins en moins aux qualités et à la moralité de ses princesses pour mieux se concentrer sur la quête de l’amour véritable. Même dans Frozen, promu en tant que film de princesse le plus progressif, Gazda considère ces princesses comme étant moins indépendantes et aventureuses que celles de la franchise actuelle.
Il est intéressant de noter que Gazda fait une distinction entre le sexe et le genre. Si le sexe est l’aspect biologique du corps (mâle/femelle), le genre décrit comment un corps doit être représenté (masculin/féminin). Un exemple édifiant de l’évolution de la représentation du genre se retrouve dans The Body Project. Son auteure, Joan Jacobs Brumberg, a comparé les journaux intimes de jeunes filles du XIXe siècle avec ceux du XXe siècle : alors que les jeunes filles du XIXe siècle souhaitent améliorer leur éthique du travail ou leurs compétences sociales, celles du siècle suivant s’intéressaient plus à leur apparence physique.
Pour les Princesses Disney, leur apparence physique a pris une tournure drastique lors du redesign de 2013, au point où leurs traits se ressemblent presque. Si elles ont toutes des rêves, la franchise semble cependant suggérer qu’elles ne peuvent rien accomplir sans l’aide d’un prince, dont le corps est aussi stéréotypé à l’extrême. Du côté des vilains, s’ils ont parfois recours à des sbires, ceux-ci comptent sur eux-mêmes pour accomplir leur travail, faisant d’eux des personnages plus indépendants que les Princesses Disney.
En conclusion, si l’égalité des genres est de plus en plus reconnue dans la société américaine, les médias influençant les jeunes enfants maintiennent toujours les vieilles croyances relatives à la féminité et à la masculinité.
Pour en savoir plus sur cette étude, vous pouvez la consulter à l’adresse suivante : http://digitalcommons.brockport.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1042&context=dissentingvoices