J’ai lu : 365 films en 365 jours. Le Défilm

Tenir une résolution de nouvelle n’est pas chose facile. Imaginez avoir pour résolution de regarder un film par jour et en faire quotidiennement une critique, et ce, pendant 365 jours. C’est le défi qu’a réalisé Eric Lajoie au cours de l’année 2018 et qu’il relate dans son livre autoédité.

À propos du livre 365 films en 365 jours. Le Défilm

365 films en 365 jours. Le Défilm est un livre écrit par Eric Lajoie et publié en autoédition en 2023. L’année précédente, ce livre a pu voir le jour grâce à une campagne de sociofinancement sur Kickstarter, qui a permis de récolter 6610 dollars canadiens auprès de 87 contributeurs (incluant votre humble servante).

L’auteur, Eric Lajoie, est cofondateur du concept Les Geeks contre-attaquent, une émission de radio qu’il anime à l’antenne de CKRL 89,1. C’est lors de cette émission, le 30 décembre 2017, qu’il a lancé la résolution d’écouter un film par jour pendant 365 jours. Parmi les contraintes, on retrouve celle de regarder uniquement des films qu’il n’a jamais vus.

« Pour être honnête, le moteur de cette décision provient d’une épiphanie un peu pathétique. Je me targue d’être un cinéphile averti et le cinéma est un sujet qui me passionne depuis aussi longtemps que je sais lire. Mais, quand est venu le temps de faire une rétrospective de l’année 2017 pour l’émission, j’ai vite réalisé que je n’avais pas vu la plupart des films notoires de l’année précédente, ce qui paraît un peu mal pour un gars qui en parle hebdomadairement à la radio. » (Lajoie, p. 6-7)

Un système méthodique et subjectif

Ce qui est fascinant en parcourant les pages du Défilm, c’est de constater toute la rigueur méthodologique dans la présentation des films. En effet, chaque film est décrit avec les éléments suivants : année de sortie, genre, classement (général, 13+, 16+, 18+ et exempté de classement), durée, pays d’origine, noms des réalisateurs et des vedettes. De plus, chaque séance est attribuée d’une cote selon « l’échelle Lajoie », c’est-à-dire selon l’appréciation personnelle d’Eric Lajoie : la Honte (film détesté), la Peine (film pas aimé), la Normale (film correct), la Joie (film bien aimé) et la Gloire (film adoré).

« Pour clarifier de façon définitive, voici un exemple concret : même si j’ai donné un “4” à Citizen Kane et un “5” à Miami Connection, cela ne veut pas dire que je considère Miami Connection un meilleur film que Citizen Kane, bien au contraire. Citizen Kane est une œuvre d’une valeur historique indéniable alors que Miami Connection est un jambon botché qui est indubitablement risible. Cependant, dans leur style respectif et selon les attentes que j’avais, les deux notes reflètent parfaitement ce que j’en ai pensé. Citizen Kane est, malgré ses failles, un excellent film. Je ne peux pas nier que ces dîtes failles existent, mais elles ne rivalisent en aucun cas avec ses qualités. Et dans le cas de Miami Connection, il livre exactement la marchandise en tout que film douteux; pas de temps morts entre les idioties, tous les acteurs sont mauvais, le script est con et plein de surprises qui défient la raison, et l’habillage sonore et visuel reflètent avec brio tout ce qui est wrong des années 80. Donc, un douteux parfait. » (Lajoie, p. 8)

Toujours selon l’appréciation personnelle de l’auteur, un film peut également paraître à l’un de ses Tops5, pour le meilleur (ex. : Meilleurs antagonistes) et pour le pire (ex. : Insultes à l’intelligence).

Bien entendu, le défi n’est pas seulement de visionner un film jamais vu, mais aussi d’écrire une critique. Sur une base quotidienne, il peut être difficile de se renouveler, mais Eric Lajoie a su faire preuve de créativité à ce sujet, comme le démontre entre autres cet extrait dans lequel il était appelé au Tribunal du Bon Goût pour avoir regardé Snow White and the Huntsman :

« JUGE : Donc, si je comprends bien, vous avez volontairement choisi ce film?

ERIC : Oui, votre Honneur.

JUGE : Blanche Neige version Twilight?

ERIC : Tout à fait, votre Honneur.

JUGE : P… Pourquoi?

ERIC : Le visuel m’intriguait et je me suis fait dire qu’il était meilleur qu’il en avait l’air.

JUGE : Donc, si on vous demande de sauter en bas d’un pont…

ERIC : Je ne vois pas le rapport, votre Honneur. » (Lajoie, p. 276)

Enfin, on ne peut passer à côté du magnifique travail de graphisme, réalisé par Véronique Michaud, ainsi que les divers index à la fin de cet ouvrage, classés par ordre alphabétique, verdict, genre, époque, durée, pays d’origine et classement.

En conclusion

365 films en 365 jours. Le Défilm est avant tout une expérience sur le cinéma en tous genres, qu’il soit magistral ou douteux. Malgré les coquilles glissées au montage graphique, ce livre demeure accessible à un grand public, autant pour les novices que pour les passionnés du 7e art.

D’un point de vue universitaire, on peut voir cette publication comme une archive de critiques d’abord publiées sur les réseaux sociaux (Facebook), puis regroupées au sein d’un livre. Un reflet du cinéma pré-COVID-19, alors que les plateformes de streaming telles que Netflix accordent une plus grande importance à la production de films.

Pour ceux et celles qui désirent se procurer ce livre, celui-ci peut être commandé en ligne à l’adresse suivante : https://www.arkhamcafe.com/fr/le-defilm-365-films-en-365-jours.html

Sur ce, bonne lecture et bon visionnement!

Mémoires et thèses de l’année 2022 – La liste

Bonne année 2023! Pour souligner cet événement, je vous présente enfin la liste de mémoires et thèses publiées en 2022.

Comme vous pouvez le remarquer, il y a eu beaucoup de publications autour des jeux vidéo, mais aussi sur des enjeux liés à la communauté LGBTQ+, sur la littérature, sans oublier les recherches sur les fan studies.

Si ce genre de liste vous plaît, n’hésitez pas à explorer les éditions précédentes (2021, 2020, 2019, 2018, 2017, 2016) ainsi que la liste de journaux et revues en libre accès sur les études de fans et la culture populaire.

Bonne découverte!

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J’ai lu : Génération Canal Famille

Petite anecdote : il y a quelques années, Simon Portelance cherchait des personnes volontaires pour retranscrire ses entrevues. Ayant un intérêt pour le sujet de son projet, j’ai décidé de lui donner un coup de main pour quelques entrevues.

Ce projet, sous forme de livre, a paru le 27 septembre 2022. Quelques semaines auparavant, j’ai eu la chance de le recevoir avant sa sortie officielle. Je remercie sincèrement les auteurs pour leur générosité et, sans plus tarder, je vous dévoile une partie de leurs recherches.

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J’ai lu : M42 – La Culture geek au féminin

Après le succès de M42 – Magie et Sorcellerie, les équipes de Bordeaux Geekfest et d’Angers Geekfest ont décidé de poursuivre leur aventure avec la parution d’un deuxième tome de M42, cette fois-ci ayant pour thème les femmes, fictives ou réelles.

Une fois de plus, j’ai décidé de participer à leur campagne de financement participatif, campagne qui a remporté un vif succès. Voici ce que nous réserve ce nouveau volet…

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J’ai lu : M42 – Magie et Sorcellerie

Il était une fois… un message qui m’informait d’une campagne de financement. Son but? « [L]’édition d’un livre dédié à une thématique unique de pop culture. » Intéressée par le sujet, j’ai apporté ma modeste contribution à cette campagne.

J’ignore si la magie a joué un rôle dans cette histoire, mais par un heureux hasard, le livre arriva chez moi la veille de Noël. Et ce, après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis la France…

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J’ai lu : Mister Big ou La glorification des amours toxiques

En 2021, pour la journée « Le 12 août, j’achète un livre québécois », je me suis procuré le livre Mister Big ou La glorification des amours toxiques. Bien que je n’ai jamais regardé un épisode de Sex and the City, j’étais curieuse sur la manière dont le sujet allait être abordé. Après avoir enfin eu le temps de le lire pendant les fêtes, je peux dire que je ne regrette pas mon achat. Lire la suite « J’ai lu : Mister Big ou La glorification des amours toxiques »

J’ai lu : Le féminisme pop. La défaillance de nos étoiles

Toujours à l’affût des publications les plus récentes sur la culture populaire, j’ai appris l’existence d’un livre sur le féminisme chez les célébrités. Et c’était publié par une autrice dont j’avais déjà vu le nom dans un autre essai.

En ce début d’année 2022, je vous présente un livre qui, je l’espère, suscitera la curiosité parmi vous. Lire la suite « J’ai lu : Le féminisme pop. La défaillance de nos étoiles »

Mémoires et thèses de l’année 2021 – La liste

Bonne année 2022! Voici un moment que certains d’entre vous attendent avec impatience : la publication de la nouvelle liste de mémoires et de thèses, soit celle des recherches publiées en 2021.

Comme je l’avais mentionné dans la liste de 2020, j’ai laissé tomber le recensement et le classement d’articles en raison d’un manque de temps. Mais je suis certaine que vous allez apprécier cette riche source de mémoires et de thèses sur les fan studies, mais aussi sur la culture populaire, le cinéma ou les jeux vidéo.

Pour d’autres découvertes intéressantes, je vous invite à explorer l’édition 2019, l’édition 2018, l’édition 2017, l’édition 2016 ainsi que la liste de journaux et revues en libre accès sur les études de fans et la culture populaire.

[Dernière mise à jour : 1er avril 2022]

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J’ai lu : Québec 80 : la pop culture pour les irréductibles nostalgiques du cube Rubik, des vêtements fluos et de Peau de banane

À quoi ressemblait le Québec dans les années 1980? Étant née à la fin de cette décennie, je ne pourrais vous donner une réponse honnête. Après tout, il y a une différence entre découvrir l’histoire et la vivre. Par contre, les deux auteurs que nous allons présenter dans cette critique ont bel et bien vécu dans cette époque qui, pourtant, ne nous semblait pas si lointaine…

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Sérialité et Transmédialité (Claire Cornillon) | Bulles pop | Épisode 005

Une fois de plus, la télévision (mais aussi le cinéma) est à l’honneur dans ce 5e épisode de Bulles pop, alors que nous recevons Claire Cornillon. Maîtresse de Conférences en Littérature comparée à l’Université de Nîmes, Mme Cornillon remplit également d’autres responsabilités administratives, scientifiques et éditoriales, dont la codirection de la collection Sérial aux Presses Universitaires François Rabelais – collection dans laquelle se retrouve entre autres Florent Favard, notre invité de l’épisode précédent. Lire la suite « Sérialité et Transmédialité (Claire Cornillon) | Bulles pop | Épisode 005 »