Les Années d’éclosion (Claude Janelle) | Bulles pop | Épisode 012

Alors que nous nous approchons de l’équinoxe de printemps, pourquoi ne pas revenir sur une période qui a vu l’éclosion des littératures de l’imaginaire au Québec, que ce soit la science-fiction ou le fantastique? Dans le 12e épisode Bulles pop, nous recevons Claude Janelle, rédacteur en chef du livre Les Années d’éclosion.

Critique de science-fiction et de fantastique, M. Janelle est la personne responsable derrière le Dictionnaire des auteurs des littératures de l’imaginaire en Amérique française (DALIAF). Depuis son adolescence, il s’est mis à lire beaucoup, d’abord des Bob Morane, puis de la littérature plus « sérieuse », comme Balzac, Flaubert ou de Maupassant.

Par la suite, M. Janelle s’est tourné vers des auteurs québécois, comme ceux publiés aux Éditions du Jour. En 1983, il publiera d’ailleurs une monographie consacrée à cette maison d’édition (Les Éditions du Jour : une génération d’écrivains).

Toutefois, revenons en arrière, soit en 1979, alors que M. Janelle assiste au premier Congrès Boréal, qui a lieu à Chicoutimi. C’est à ce moment qu’il s’intéresse un peu plus à la science-fiction et au fantastique québécois :

« Et puis, j’ai offert mes services à Norbert Spehner, qui était le rédacteur en chef de la revue Solaris […]. Et je lui ai offert de faire de la critique des romans québécois de science-fiction ou de fantastique. Et c’est à ce moment-là vraiment que j’ai commencé à être un lecteur plus assidu de science-fiction ou de fantastique. »

Dans le cadre de l’écriture des Années d’éclosion, M. Janelle s’est penché sur la production de romans et de nouvelles de science-fiction et de fantastique québécois des années 1970. Une époque où il n’y avait pas d’organisation autour de ce type de littérature.

« Ça a commencé, quand même très lentement, en 1974 quand Norbert Spehner a fondé la revue Requiem [qui deviendra plus tard Solaris]. Alors là, il a commencé à publier des auteurs, mais c’était des textes courts. Il n’y avait pas vraiment de collection de science-fiction ou de fantastique au Québec à ce moment-là, mais ça a créé un petit mouvement qui a pris de l’ampleur et donc, en 1979, là, au début des années 1980, il y a des mouvements, il y a des organismes qui se sont structurés. »

Parmi les mouvements cités, nous retrouvons le Congrès Boréal, mais aussi le Grand Prix de la science-fiction et du fantastique québécois. Côté revues littéraires, il y a Solaris ainsi qu’Imagine… et Pour ta belle gueule d’ahuri. Enfin, en ce qui concerne les romans, les Éditions Paulines publiaient beaucoup de science-fiction avec leur collection Jeunesse-Pop.

En science-fiction, une œuvre marquante des années 1970 serait, selon M. Janelle, Un été de Jessica d’Alain Bergeron. Il s’agit d’un roman dans lequel une petite fille nommée Jessica vit au sein d’une colonie de vieilles personnes riches sur Mars.

« Et je pense que ça pose des questions justement sur les classes sociales. Bon, là, c’est un groupe d’une centaine de milliardaires, donc de privilégiés qui se sont retiré sur la planète Mars parce que, bon, la planète Terre était devenue très, très, très polluée et tout ça. Donc, il y a une espèce de critique sociale, à mon sens, de la disparité des chances, là. Ça, ça me paraît un roman qui est toujours actuel. »

Bien entendu, pour recenser le plus grand nombre d’œuvres possible, M. Janelle travaille en collaboration avec des personnes, parfois trouvées au fil de ses rencontres au Congrès Boréal, ou par la découverte de leurs critiques littéraires. Avec elles, il joue un rôle de rédacteur en chef, alors qu’il leur offre un accompagnement dans la rédaction des critiques.

« On pense que c’est facile faire un résumé d’une nouvelle ou d’un roman, mais ce n’est pas évident. Il faut avoir l’esprit de synthèse tout en étant attentif aux détails. Et il y en a qui ont beaucoup de difficultés à faire de bons résumés […]. »

Tout en avançant dans la coordination de commentaires d’œuvres de science-fiction et de fantastique québécois (1979-1983), M. Janelle se consacre également au Dictionnaire des auteurs des littératures de l’imaginaire en Amérique française, dont la prochaine édition sera disponible gratuitement en ligne. Avec des projets de si grande envergure, nous ne pouvons que lui souhaiter de trouver des collaboratrices et des collaborateurs passionnés par les littératures de l’imaginaire.

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