En prévision de la Journée internationale des droits des femmes, qui a lieu le 8 mars, il fallait parler de féminisme. Le sujet n’est pas évident à traiter, mais avec Sandrine Galand, autrice du livre Le féminisme pop. La défaillance de nos étoiles, l’épisode 11 de Bulles pop était entre de bonnes mains.
Aujourd’hui détentrice d’un doctorat en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal, Mme Galand n’avait pas envisagé ce choix lorsqu’elle était au cégep : « J’ai toujours aimé lire, mais on approche rarement la lecture […] comme une profession […]. » Toutefois, grâce à l’influence d’une professeure de littérature, elle réalisa que le domaine dans lequel elle étudiait, les sciences de la nature, n’était pas sa voie. Alors, elle décida de s’inscrire en littérature pour son baccalauréat.
Ayant grandi au sein d’une famille conservatrice, Mme Galand avait une vague idée des études féministes. Cependant, c’est à partir de sa maîtrise qu’elle a mieux cerné leur ampleur :
« […] tout a commencé pour moi dans un cours de séminaire avec Martine Delvaux, au sens où, pour la première fois, […] toutes les œuvres analysées étaient féminines. Et on avait une volonté féminine, une approche féministe au texte. Et je pense que ça a été là le déclic, au sens où j’ai vraiment eu une soif de lire davantage et de comprendre plus comme ça à ce moment-là. »
D’ailleurs, quelle définition peut-on donner au féminisme? À cette question difficile et complexe, l’autrice répond :
« Je crois que le féminisme doit bouger en intersection avec d’autres luttes et d’autres enjeux. […] Quelle doit être la définition du féminisme ou qu’est-ce que le féminisme devrait être, il devrait être pluriel. Je pense que c’est la première chose, donc parler des féminismes plutôt que du féminisme. […] Et justement, accepter de ne pas se figer dans une conception […]. »
C’est à partir d’une conception plurielle du féminisme qu’apparaît le féminisme pop, que Mme Galand décrit comme un féminisme « issu des industries culturelles », qui a à voir avec les économies néolibérales, qui naît au cœur du spectacle, porté par des personnes célèbres. L’un des exemples les plus marquants est Beyoncé, avec sa performance aux MTV Video Music Awards en 2014 et l’affichage du mot « FEMINIST » sur scène.
Le féminisme pop ne s’arrête pas uniquement aux États-Unis. Qu’on pense à Martine Delvaux, à Judith Lussier, à Marilyse Hamelin, à India Desjardins ou à Lili Boisvert, toutes ces femmes québécoises ont contribué à démocratiser les notions féministes dans leurs essais.
C’est d’ailleurs le choix de femmes qui écrivent qui a orienté Mme Galand dans la rédaction de sa thèse de doctorat, devenue par la suite l’essai Le féminisme pop. L’autrice a entre autres une préférence pour Lena Dunham qui, à ses yeux, a une plume redoutable, mais qui a aussi été « l’incarnation de tout ce qu’on reprochait au féminisme pop, à la fois dans sa fiction et à la fois dans sa personne. »
« Elle a été extrêmement polarisante comme personnalité, Lena Dunham. Elle avait beaucoup moins de consensus, tant par ceux qui ne l’aimaient pas que ceux qui auraient voulu l’aimer […], au sens où elle échouait pour les féministes et elle échouait pour les antiféministes […]. Et elle était aussi constamment en train de jouer sur cette posture d’échec […]. »
Bref, Le féminisme pop n’est pas seulement un essai sur le féminisme ou sur la culture populaire. Le livre offre également une réflexion sur ces femmes qui défient les règles du jeu, que ce soit celles du capitalisme ou du star-system.
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