Fan Studies Network Conference 2019 : quelques faits saillants

Fan Studies Network Conference 2019Les 28 et 29 juin, l’édition 2019 de la Fan Studies Network Conference se déroulait à l’université de Portsmouth, en Angleterre. Grâce à la participation des chercheuses et chercheurs sur Twitter (#FSN2019), nous vous présentons un résumé de trois communications ayant retenu notre attention.

Lori Morimoto (chercheuse indépendante, États-Unis) – What a Difference a Name Makes: Transculturating Fan Studies

L’événement débute avec une conférence donnée par Lori Morimoto à propos des intersections transculturelles dans les fan studies. Il s’agit d’un domaine familier à Morimoto puisque, dans le passé, elle avait étudié les fans japonaises de stars de films hongkongais (Source). Morimoto débute cette conférence en rappelant qu’un aspect important du fandom des médias est l’accessibilité à l’objet, qu’on parle de série télévisée, de film ou d’anime. Les objets auxquels on a accès, mais aussi la manière pour y accéder forment notre « fannishness » (Source). L’accès peut également expliquer comment les objets deviennent par la suite transculturels (Source), notamment par la traduction.

Ceci nous mène à l’un des plus grands axiomes des transcultural fan studies, qui est : « Tu ne sais pas ce que tu ne sais pas. » En effet, le chercheur s’intéressant à la transculturalité des études sur les fans ne peut lire dans toutes les langues du monde (Source). Entre temps, les fans peuvent consommer leur contenu sur le média de leur choix, mais cette consommation demeure locale (Source). De plus, des fans de différentes nations peuvent aimer la même chose, comme l’univers cinématographique de Marvel, mais pas de la même manière ou pour les mêmes raisons (Source).

Par la suite, Morimoto nous présente le concept de « zone de contact » (contact zone), un espace dans lequel les cultures se rencontrent et s’affrontent dans un contact de relations hautement asymétriques de pouvoir. Le fandom serait-il une zone de contact (Source) et de « conflits culturels »? Un exemple de « conflit culturel » peut être les réactions des fans par rapport à l’épisode 6 de l’anime Yuri on Ice (Source) : alors que les fans anglophones y voyaient du queerbaiting et demandaient une clarification à l’auteure (Source), les fans japonais, eux, en discutaient sur les blogues sans demander l’avis de l’auteure (Source).

Un peu plus tard, Morimoto revient ensuite sur la manière dont les fan studies fonctionnent, alors que la race, l’ethnicité, la transculturalité et la transnationalité sont placées en périphérie de ce domaine d’étude (Source). Elle invite les chercheurs à se surpasser en regardant leur objet de recherche d’un point de vue extérieur, d’une différente culture (Source). Elle leur recommande également de nommer leur objet de recherche et, si nécessaire, de collaborer avec d’autres chercheurs (Source).

Maria Ivanova (Cardiff University, Royaume-Uni) – Eastern European fans and the way they navigate Fandom

Dans cette communication, Maria Ivanoa démontre comment les différentes cultures et les différentes nationalités forgent nos fandoms, surtout auprès des millennials. Chez les millennials bulgares, ces derniers ont grandi dans une époque postcommuniste, ce qui a un impact sur la manière de comprendre les médias et la culture (Source). En effet, les millennials bulgares n’ont pas grandi avec une technologie « abondante », et même s’ils avaient une télévision chez eux, celle-ci diffusait peu de contenu (Source). Ivanova raconte une expérience personnelle de fandom alors qu’autour de 2007-2008, elle se connectait sur Internet pour regarder Supernatural (Source). Grâce à Internet et à une bonne compréhension de l’anglais, elle n’avait pas à attendre les sous-titres des autres fans (Source). En se basant sur l’expérience bulgarienne du fandom en ligne des années 2000, Ivanova propose le concept de « just-let-me-access-fandom » (Source), qui pose des questions pertinentes sur l’accès au fandom selon la langue, l’accès à Internet et la diffusion du contenu en provenance d’une source locale.

Alexandra Xanthoudakis (Simon Fraser University, Canada) – Mobilizing Minions: Fan Activism Efficacy in the Supernatural Fandom

La prochaine communication porte sur l’efficacité de l’activisme des fans de Supernatural, particulièrement autour de Misha Collins, l’un des acteurs de cette série. L’une des explications expliquant cette efficacité est la relation amicale qu’entretient Collins avec ses fans (Source), mais aussi la distanciation de l’acteur envers les producteurs (Source), notamment en ce qui concerne le shipping (Source). En plus de démontrer de l’empathie pour ses fans (Source), Collins les encourage aussi à « faire le bien » (do good) (Source). De son côté, il est à la tête de différents projets activistes (Source). Selon Xanthoudakis, ce modèle d’activisme peut s’appliquer à d’autres mouvements.

Pour en savoir plus sur cette édition de Fan Studies Network Conference, nous vous invitons à consulter sa programmation. Malheureusement, puisqu’il ne s’agit pas de la version finale, l’ordre de présentation des panels diffère de celui affiché sur Twitter. À l’an prochain!

Retrouvez nos résumés des Fan Studies Network Conferences des années précédentes ci-dessous!

Fan Studies Network Conference 2014
Fan Studies Network Conference 2015
Fan Studies Network Conference 2016
Fan Studies Network Conference 2017
Fan Studies Network Conference 2018