GeekQCon – FantastiCon Montréal (2015-)

Le concept même d’une convention implique une réunion de personnes partageant le même intérêt. Au départ, les organisateurs sont tous des passionnés qui souhaitent avoir un moment et un endroit pour partager leur passion. C’est d’autant plus vrai pour le FantastiCon Montréal, une petite convention créée par des collectionneurs passionnés qui ne se retrouvaient plus dans l’offre actuelle des conventions à Montréal. Ils ont alors décidé tout simplement de réaliser leur propre événement.

FantastiCon Montréal

FantastiCon Montréal (Longueuil et Montréal)

FantastiCon Montréal est un festival centré sur les comic books, la bande dessinée et les jouets de collection. Il s’adresse surtout aux collectionneurs, mais aussi à tous ceux qui s’y intéressent à moindre mesure. Il se déroule durant une journée au collège André-Grasset à Montréal. Comme le G-Anime et le Geek Café, cette convention a lieu deux fois par année, en été et en automne.

Rosaire Fontaine est le principal fondateur du projet. Il explique que la motivation derrière la création du FantastiCon est d’avoir l’événement qu’il a toujours voulu voir. Présent dans le milieu des collections à Montréal depuis une trentaine d’années, M. Fontaine ne trouvait plus ce qu’il voulait dans l’offre des conventions. Il raconte notamment que le Comiccon de Montréal, au début de son existence, s’adressait beaucoup aux collectionneurs, mais que la tendance a disparu avec les années en laissant plus de place aux vedettes et au cosplay. Il souhaitait voir un événement qui revenait à la racine. Il explique : « Notre but à la base était de faire un événement plus compact, mais plus centré sur les comic books ou la bande dessinée, plus sur les jouets de collection. »

Le projet a pris son envol avec une collaboration entre Rosaire Fontaine et Pierre Gagné. « Ma force est d’être capable de concevoir, de structurer ma passion », explique M. Fontaine. Si c’est lui qui a développé totalement le concept de la convention, M. Gagné a été d’un apport précieux pour tout ce qui concerne la gestion d’événements. Le milieu des collectionneurs lui est aussi familier, puisqu’il était propriétaire de la défunte librairie Collectophile. Graduellement, d’autres personnes se sont jointes à l’équipe comme le dessinateur Simon Pothier, qui a conçu les personnages mascottes actuels, le « duo fantastique ».

Le FantastiCon vit le jour en 2015. Les quatre premières éditions ont eu lieu à Longueuil à la Place Desaulniers, puis l’événement se déplaça à son emplacement actuel en 2017. Bien qu’il soit relativement jeune, le FantastiCon a beaucoup évolué en quelques années. L’événement était plus niché au départ, ce qui a amené de grandes difficultés pour le recrutement. « Au début, c’était plus ciblé sur le jouet ancien, mais le public cible n’était pas assez nombreux, on a donc élargi », explique Rosaire Fontaine. Rapidement, le comic book et la bande dessinée francophone ont fait leur entrée. Au fil des ans, le FantastiCon a aussi commencé à recevoir des invités, surtout provenant du Québec et de l’Ontario. Des événements en lien avec le cosplay ont aussi été ajoutés. Le premier invité de marque que le FantastiCon a eu fut Pierre Grignon, petit-neveu de Claude-Henri Grignon, auteur des Belles histoires des pays d’en haut, et titulaire de ses droits.

Parmi les choses que Rosaire Fontaine souhaitait retrouver dans une convention, on retrouve une cohabitation entre le comic book et la bande dessinée francophone, qui sont deux milieux qui se côtoient rarement. De plus, les festivals de BD au Québec ne s’adressent pas beaucoup aux collectionneurs, ce qui est, selon lui, aussi une lacune. Un autre objectif du FantastiCon est d’encourager les artistes de la relève. Rosaire Fontaine rappelle qu’il y a un bon bassin de créateurs au Québec. Le festival les encourage de plusieurs manières. Entre autres, les artistes qui viennent pour la première fois ne déboursent aucuns frais et, de plus, un programme comprenant des travaux de jeunes artistes est distribué gratuitement aux visiteurs.

Au-delà de toute cette évolution, l’événement reste fidèle à son origine et laisse une place importante aux collectionneurs, qu’ils soient présents en tant qu’exposants ou en tant que visiteurs. C’est une bonne occasion pour eux de se rencontrer et d’échanger, ce qui a toujours fait partie des objectifs de la convention.

Rosaire Fontaine admet que créer et faire vivre une petite convention comme celle-là n’est pas une tâche facile. Pour ceux qui y participent, il s’agit d’un travail bénévole fait durant les temps libres avec de l’argent personnel investi. Ils ne gagnent pas du tout leur vie avec cela, mais continuent, car ils restent passionnés. La question de la publicité est particulièrement difficile. « C’est difficile d’avoir de la visibilité, explique Rosaire Fontaine. On n’a pas de commanditaires, on ne parle pas de nous à la radio, dans les médias. Pour rejoindre les gens, ça engendre des frais. » En revanche, l’organisateur rappelle que « c’est un travail de passion. Notre but est d’avoir un public heureux de son expérience. »

Exceptionnellement cette année, l’édition de juin n’aura pas lieu et l’événement ne connaîtra qu’une édition en septembre. Rosaire Fontaine explique que cette pause était nécessaire pour réfléchir à l’avenir du FantastiCon. L’événement changera en effet de formule prochainement. En 2020, la convention sera de nouveau semi-annuelle, mais les deux éditions seront différentes. L’édition d’automne restera à Montréal, mais celle du printemps retournera à Longueuil, toujours à la Place Desaulniers. Ces deux événements seront distincts et offriront deux expériences très différentes, notamment avec la sélection des exposants. De plus, les frais d’admission à l’édition longueuilloise seront moins élevés. FantastiCon Montréal continue donc de s’adapter et d’évoluer rapidement, ce qui lui promet un certain avenir dans le monde des collectionneurs et permettra sûrement d’attirer de nombreux curieux.

Pour en savoir plus sur le projet GeekQCon